Dimension futile

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Un peu de futilité ne fait pas de mal. Enfin si peut-être, mais je décrète que non. Bref, vous savez que je fais partie des nombreux qui ont été subjugués par Avatar. James Cameron a investi beaucoup de temps, de travail et d’argent (avec un bon retour sur investissement, certes) à améliorer la façon de filmer en 3D-relief et a sorti un vrai bijou : Avatar. Que le battage médiatique autour de ce film y soit pour quelque chose ou non, on ne peut pas ignorer que ce film est un énorme succès commercial, d’autant plus qu’une place de cinéma pour de la 3D est vendue 3€ de plus en moyenne. Tout ça pour dire que ce film est en train de faire boule de neige : d’un coup, on a constamment au moins deux films à l’affiche qui sont projetés en 3D, dont certains n’étaient même pas annoncés comme ayant été filmés en 3D. Comment est-ce possible ? Faisons un petit retour en arrière.

Nous sommes au début du XXe siècle. La pellicule couleur n’existe pas encore mais certains films sont tout de même projetés en couleurs grâce à la patience dont font preuves les coloristes ; ces ouvriers chargés de colorier à la main et image par image les films. Forcément on obtient des films en couleurs, mais ce ne sont pas vraiment des vrais couleurs. Depuis, les techniques de colorisation ont évoluées (et ne sont pratiquement plus utilisées), mais vous avez compris, je pense, qu’on obtiendra un résultat plus réaliste en partant d’une pellicule couleur pour faire un film en couleurs qu’en le tournant en noir et blanc pour le colorier ensuite. Et bien il se passe la même chose avec la 3D, à la différence que le bricolage image pas image n’est pas fait par des ouvriers mais par des ordinateurs, ce qui ne coute presque rien (80 000 euros la minute quand même). C’est ainsi que des films tournés en 2D, c’est-à-dire avec un seul angle de vue par plan, sont exploités en 3D, c’est-à-dire comme s’ils avaient été filmés avec deux angles de vue par plan. Pour preuve, a part Avatar et les dessins animés à base d’images de synthèse, tous les autres films « 3D » de ces dernières semaines sont en fait des films 2D retravaillés numériquement, et vendu 3€ de plus par place.

C’est la société Prime Focus (entre autres sans doute) qui s’occupe de ça pour « seulement » 80 000 euros par minute. Si vous calculez bien, vous vous rendrez compte que si 50% du prix du billet va dans la poche du producteur, alors il suffit de 8 millions d’entrées dans le monde pour rentabiliser la conversion… Bref, je pense que le calcul est vite fait. Sauf qu’il parait que la qualité du rendu 3D est très médiocre comparée à un film réellement tourné en 3D (sans blague !). Tout ça pour dire qu’il y a un peu de foutage de gueule dans l’air et que j’ai décidé de boycotter les projections 3D des films qui ne sont pas vraiment en 3D. Résultat, je n’ai toujours pas vu le dernier Tim Burton (il n’est projeté qu’en 3D dans le coin). En espérant qu’un jour on privilégiera la qualité à la quantité.

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