USA — jour 6

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Encore un réveil matinal aujourd’hui puisque nous décidons de petit-déjeuner à 6h30. Ce matin, la première randonnée un peu difficile du voyage nous attend et on va essayer de profiter des températures et de la lumière du matin pour la faire (le soleil est déjà levé, mais les ombres qu’il projette sont encore généreuses). Nous quittons donc l’hôtel vers 7h00 et nous prenons la route pour rejoindre l’aire de picnic de Yaki Point. On y abandonne la voiture tranquillement à l’ombre d’un pin. À cette heure là il n’y a encore personne. On s’engage ensuite sur un sentier bien tracé qui traverse la forêt, droit vers la rive sud du canyon. Arrivés sur l’a-pic d’une bonne centaine de mètres, nous rejoignons le sentier principal qui longe le canyon sur toute sa longueur. La carte de randonnée a beau certifier qu’un sentier descend dans le canyon à quelques pieds de là, on peine à croire cela possible. Ici on peut descendre d’une vingtaine de mètres avant de tomber sur une partie infranchissable, là-bas il faudrait déjà faire un petit rappel pour atteindre une zone praticable. Bref, on continue à longer le canyon en se demandant bien à quoi on va avoir à faire.


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On arrive sur le parking à partir duquel le sentier est supposé descendre et effectivement, un grand panneau ainsi qu’un cabanon annoncent le départ du south kaibab trail, qui descend tout en bas du canyon pour remonter sur la rive nord. Comme d’habitude aux USA, les avertissements exagèrent énormément les dangers des randonnées proposées dans les parcs nationaux. Cela étant dit, ça n’empêche toujours pas la majorité des randonneurs de descendre largement sous-équipés : tongues, mini-bouteille d’eau à la main, aucun sac donc rien à manger en cas de coup de pompe, des départs en plein midi, bref, de l’inconscience à l’état pur. Mais nous, nous avons tout ce qu’il faut (sauf de quoi faire du feu : c’était interdit dans l’avion et on n’a pas acheté de briquet depuis notre arrivée sur le sol américain) et nous commençons la descente vers 8h. Nous avons prévu de descendre de 300m dans le canyon, jusqu’à la plateforme cedar ridge, avant de remonter. La boucle représente environ 5km de long.

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Le sentier commence par une descente de pente moyenne en lacets, sur une piste très bien sécurisée (vraiment), 1,5m de large en moyenne, avec des petits murets de pierres sur les bords et des marches d’escalier aménagées sur les portions les plus pentues (mais à mon goût pas assez pentues pour justifier de faire un escalier). Les deux tiers du parcours sont dans l’ombre à cette heure de la journée et les filles auraient même presque un peu froid. Par endroits, de formidables bourrasques se déchaînent sur nous. Pas de quoi nous déséquilibrer, mais pas loin. Au fur et à mesure de la descente, le grand canyon se révèle de plus en plus coloré. Ce qui paraissait fade et bleui par l’atmosphère devient brun, rouge, ocre, rose, jaune, rouille, le tout divisé en strates distinctes. Même la portion inférieur du canyon, celle au fond de laquelle coule le Colorado, révèle des détails inimaginables depuis le sommet.

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Il nous aura fallu deux heures pour atteindre cedar ridge, à environ 300m sous la « surface » du grand canyon. Il faut dire que nous nous sommes plusieurs fois arrêtés pour profiter de la vue, et immortaliser ces moments. Cedar ridge est un plateau assez large (un terrain de foot peut-être), recouvert de terre rouge-brun, et parsemé de petit arbustes et buissons. On sort l’eau et les coupe-faims du sac (des biscuits aux figues et des kitkatw) et on profite tranquillement de l’endroit. On a prévu de mettre deux fois plus de temps à remonter qu’à descendre, ce qui veut dire qu’on se laisse une petite heure avant de remonter. C’est alors que l’impensable se produit. Un écureuil adulte s’approche par derrière et bondit dans le sac d’Élodie. « Oh ! Comme c’est adorable ! » nous exclamons-nous. L’animal attrape le sachet de kitkat et commence à se tirer avec son butin. Élodie a le réflexe d’agripper l’autre extrémité du sachet et un combat genre tir à la corde s’engage entre l’écureuil et elle. Il n’a pas duré longtemps, mais il n’a pas lâché l’affaire tout de suite non plus. Il nous faudra cinq bonnes minutes pour lui faire comprendre qu’il n’y a rien à manger pour lui dans nos sacs.

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Après cet épisode cocasse, il est temps de remonter. Le soleil commence à taper, mais on a toute l’eau qu’il faut. Cinquante minutes plus tard, nous voici au sommet. Parfait ! On retourne sur l’aire de picnic pour … pic-niquer. On fait un petit tour au visitor center du parc puis nous reprenons la route pour Goulding, juste à côté de monument valley. La route remonte le canyon sur plusieurs kilomètres et plusieurs panneaux nous invitent à nous arrêter à des points de vue sur le canyon. D’un commun accord, on décide de passer notre chemin : le grand canyon vu du haut, c’est devenu trop fade pour nous. La route quitte la forêt de pins pour revenir dans le désert. Au volant, on sent que la voiture continue à encaisser de grosses bourrasques. Le paysage passe également par toutes les couleurs : rose, blanc, rouge. Quelques dunes, des dalles de gré de plusieurs kilomètres de large, des pains de sucres. Pas de doute, la vallée des monuments approche.

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