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Jeudi soir dernier, nous avons donc pu bénéficier des deux dernières places du spectacle de Juan Tamariz au Double Fond. C’était une formule tout inclus, payable d’avance, et franchement : c’était le pied ! Outre le fait qu’on avait bel et bien payé une semaine avant, on avait l’impression d’être des amis invités pour la soirée. Dès notre arrivée, on nous demande quelle boisson nous ferait plaisir et on nous invite à rejoindre les autres convives sur la terrasse, installés en cercle autour de plusieurs tables dressées pour l’apéritif. Ainsi disposés, la conversation vient naturellement et l’ambiance est bonne. L’apéritif se transforme en diner façon Poulaillon, accompagné de vin rouge. Le service effectué par Alexandra Duvivier, Philippe de Perthuis et Jean Pierre Crispon, est convivial, décontracté et surtout ponctué de tours de magie avec des pièces, des colliers, … des cartes. Entre connaisseurs (pas tout le monde), on s’essaye à percer les secrets de ces tours et on y parvient partiellement pour certains, pas du tout pour d’autres.

En fait, je suis surpris de constater que ma maigre expérience en matière de magie a pas mal aiguisé mon œil et que finalement assez peu de choses arrivent à passer inaperçu : je reconnais les postures typiques qui font que sans que je sache vraiment comment un objet est arrivé là où il est, je vois très vite qu’il est là et plus où tout le monde croit qu’il est. Concernant les cartes, je suis même surpris que certaines choses passent sans être vues car je les trouve exécutées bruyamment et sans plus de couverture que ça (notamment les sauts de coupe). On voit bien que le talent du magicien n’est pas que technique, mais aussi et surtout dans la gestion de l’audience, qualité qui me manque particulièrement.

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Arrive ensuite la descente vers la salle de spectacle. Nous sommes une petites trentaine et la salle est tellement petite (1) qu’on nous appelle un par un pour nous placer : un peu comme on choisit attentivement le prochain bagage qu’on placera dans le coffre quand on part en vacances. Bien que tout le monde ait une vue impeccable sur la table où se déroulera la magie, une caméra filme et retransmet le tout sur un écran « géant ». Juan Tamariz est annoncé, il arrive et démarre 1h30 d’un spectacle époustouflant. Sa gestion de l’audience est géniale, sa technique absolument parfaite (je capte très peu de choses), si bien que j’en oublie tout ça et me laisse émerveiller sans chercher à savoir comment les choses fonctionnent. À le voir on comprend que ce soit un des meilleurs du monde.

Comme nous ne sommes pas nombreux nous avons presque tous notre moment de gloire sur scène et moi je suis invité par Juan à le rejoindre pour participer à son célèbre tour Total coincidence. Il me demande d’exécuter un mélange américain et je suis tout fier de parvenir à en réaliser un pratiquement parfait (une carte sur deux). Ses cartes, des bicycles back rider comme les miennes, me semblent pourtant bien plus souples… Plus tard dans le tour je suis encore mis à contribution, pour un mélange français cette fois, et comme il m’invite à aller très vite, je foire un peu la chose et manque de laisser tomber des cartes, mais je pense que ça ne s’est pas trop vu :p.

La soirée s’est clôturée par le soufflage des bougies et une discussion avec Juan. En fait je n’ai qu’un seul regret : Dominique Duvivier s’est complètement effacé devant Juan (logique : c’était pas un concours) et du coup je n’ai pas pu voir ne serait-ce qu’un mini tour de cartes fait par lui. Je note aussi la présence de Gaëtan Bloom venu voir Juan Tamariz lui-aussi, mais sans participer au reste de la soirée. Là aussi c’est dommage. Sinon à part ça, je vous invite tous à y aller dès votre prochain passage à Paris.

1. Je ne peux m’empêcher de me demander si la salle est conforme aux règles de sécurité qui impliquent que l’on puisse évacuer rapidement en cas de problème.

Une réponse à “El tamarizacion”