USA — jour 13

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Aujourd’hui c’est le départ de Las Vegas et le retour en Californie. Nous allons récupérer des températures plus convenables, mais avant il nous faut traverser le désert qui détient (presque) le record du monde des températures les plus hautes : la vallée de la mort (environ 57°C). On dit qu’il faut ménager les voitures (en particulier la climatisation) lorsque l’on compte traverser la vallée, mais pour l’avoir traversée déjà deux fois, je n’ai jamais noté la moindre fausse note sur le tableau de bord en ce qui concerne la température du moteur, même avec la clim à fond. Toujours est-il que nous retrouvons notre voiture là où nous l’avions laissée (sur le parking du Luxor), et que l’habitacle nous donne déjà une bonne idée de ce que va être la vallée de la mort. Allez hop, clim à fond pour commencer !

La route qui mène à la vallée de la mort (enfin une des routes) est désespérément droite. La portion la plus longue que nous ayons relevée mesurait 45km, et croyez-le ou pas, on passe des cols à près de 2000m sans un seul virage. Sur le bord de la route, de la steppe à perte de vue, parsemés de Joshua trees. À chaque station service, un panneau nous indique à quelle distance est la prochaine : 130km en moyenne. Du coup, on ne prend pas trop de risque et on ravitaille avant que le réservoir devienne deux fois trop grand pour son contenu. C’était à Shoshone, une bourgade de 52 habitants (si vous faites un enfant à Shoshone, vous augmentez la population de 2%). Sortir de l’environnement climatisé de la voiture y est déjà très pénible, mais je sais que le pire reste à venir.On reprend la route et on attaque les deux cols qui nous séparent de la vallée. La voiture n’est pas munie de thermomètre extérieur, il m’est donc difficile de mettre des chiffres sur les impressions que nous avons, mais il nous semble bien que la température soit au-dessus des 40°C quand nous mettons le nez dehors pour la première fois depuis Shoshone, à environ 10km de Badwater (le point le plus bas des USA à -85m d’altitude). Il fait tellement chaud que les documents des rangers de la vallée de la mort indiquent que l’on peut perdre 1L d’eau par heure rien qu’en restant assis au soleil. Du coup au moins une bouteille d’eau par personne accompagne chacune de nos sortie. Même si on n’a pas l’impression de suer, il y a un signe qui ne trompe pas : on avale des centilitres d’eau et on n’a pas spécialement envie d’uriner dans la demi-heure qui suit.

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Toujours est-il que notre première sortie se fait peu avant Badwater, sur le lac de sel qui recouvre le bas de la vallée. Je ne l’ai jamais vu aussi blanc, mais c’est sans doute grâce à la pluie qu’a reçu la vallée quelque jours plus tôt (vraisemblablement le millimètre de moyenne qu’on a au mois de juin). La lumière est aveuglante, et il fait très très chaud. Comme il n’y a pas grand monde dans le coin, on ne verrouille pas la voiture afin d’éviter de nous enfermer dehors. Une petite dizaine de minute plus tard, nous reprenons la route jusque Badwater. Le coin a énormément changé depuis ma dernière visite. La flaque d’eau éternelle du coin (comme c’est le point le plus bas, le peu d’eau de la vallée ruissèle jusqu’ici) est maintenant protégée par un système de passerelles surélevées. Le prochain arrêt est artist palette, le long de artist drive, un chemin qui quitte la route principale pour aller serpenter dans le relief tout proche avant de nous ramener sur la route principale. Je n’ai jamais trouvé le coin aussi exceptionnel qu’aujourd’hui. Là encore j’ignore si c’est l’effet de la dernière pluie, mais je trouve les couleurs produites par les différents affleurements de minerai très marquées. C’est tout bonnement irréel.

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Quelques dips plus tard, nous sommes de retour sur la route principale et nous fonçons au visitor center (le repaire des rangers) afin de leur signaler notre intention de randonner dans la vallée le lendemain et afin, surtout, de leur demander conseil sur les quantités d’eau à emmener et sur le parcours. Bien que ce ne soit pas notre intention, la personne qui nous répond nous interdit formellement de tenter de remonter le golden canyon en entier. Nous lui expliquons que nous comptons simplement marcher une petite heure autour du lever du soleil (de 5h à 6h du matin en somme). Rassuré, il consent à nous fournir une carte détaillée du coin que nous souhaitons explorer et nous conseille même sur l’itinéraire à suivre. Il nous conseille 2l d’eau par personne, même si à cette heure là une demi-bouteille suffirait. On n’est jamais trop prudent. En sortant du visitor center, nous avons la surprise de croiser deux road-runners. On s’amuse de leur maladresse alors qu’ils essayent de voler pour atteindre le haut d’une poubelle. Mais l’heure tourne et nous devons manger avant de nous rendre aux dunes de sables pour le coucher de soleil. Comme nous n’avons rien avalé depuis le petit déjeuner du matin (mais quel petit déjeuner !), nous nous offrons le steak house de furnace creek même s’il est un peu cher. La viande qu’on nous sert ne nous laisse pas l’occasion de regretter ce choix. Elle est tout bonnement divine ! Vanessa et moi nous laissons même tenter par le Zinfandel qui est conseillé avec ce que nous avons choisi. Une pure merveille en bouche. L’addition est quant à elle un peu salée, mais ça valait le coup.

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Par contre, nous voilà un peu en retard pour le coucher de soleil. On tente quand même le coup, mais nous arriverons environ un quart d’heure trop tard. Tant pis. Cela ne nous empêche pas de profiter de la chute de température pour nous promener dans les dunes. L’endroit est calme et reposant. Mais la nuit tombe vite et nous devons déjà rentrer à l’hôtel. Alors qu’Agathe et Vanessa vont se coucher, Élodie et moi partons pour la piscine. Il est 22h et l’eau est encore tellement chaude qu’on peut se plonger dedans d’un seul coup sans aucun frissonnement. Dans le ciel, les étoiles brillent comme nul part et un groupe de chauves-souris remplace les hirondelles dans la chasse aux moustiques. Le désert, c’est grisant.

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