USA — jour 14

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Cinq heures de sommeil plus tard : le réveil sonne. On se lève et on avale un petit déjeuner sommaire (le reste est déjà dans les sacs à dos). Nous partons vers Zabriskie point, le grand classique des levers de soleil à la Vallée de la mort. Tous les ans, toujours plus de monde s’y retrouvent et il y a déjà une quinzaine de personnes quand nous arrivons bien que le soleil ne se lève que dans une demi-heure. Il doit faire dans les 25°C, et personne ne fait de bruit (tout le monde est hypnotisé par le lieu ou bien en train de terminer sa nuit). Tout le monde regarde les nouveaux venus alors que nous quittons la petite place aménagée pour les touristes pour descendre dans le dunes de terre/pierre (on ne sait jamais trop dans la vallée de la mort) afin d’entamer notre petite randonnée du matin. Le sentier est très bien marqué, seules quelques fausses pistes sont présentes, mais elles ne s’éloignent jamais trop de la bonne direction. Notre parcours nous amène vers Manly Beacon (Manly est le nom du lac qui remplissait jadis la vallée de la mort). Tout est silencieux et on s’entend respirer.


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La vallée de la mort fait peur, Vanessa et Agathe stressent un peu de s’éloigner de la route rassurante (comme moi la première fois où je m’étais aventuré dans le coin). Il faut dire que le sentier a un petit dénivelé de -50m et qu’il faudra le remonter quand le soleil sera levé (mais à peine au-dessus de l’horizon je vous rassure). L’autre côté de la vallée est déjà arrosé de lumière et bien que le spectacle ne soit pas aussi grandiose que ce que les livres de voyage veulent bien dire, on observe avec étonnement la régularité avec laquelle l’eau a entaillé les montagnes qui nous font face : c’est d’une beauté presque mathématique (je me comprend). Arrivés à un point de vue relativement dégagé, nous décidons de poser les sacs et d’observer la suite du spectacle d’ici. L’ombre de la montagne que nous descendons recule dans la vallée et les montagnes d’en face perdent rapidement tous ces détails que les ombres révélaient pour finir par redevenir aussi plates et embrumées qu’à l’accoutumé. La température a vite fait de monter ici quand le soleil est de la partie. Il faut encore une bonne demi-heure pour que le soleil commence à mettre en lumière les premiers « sommets » de notre côté de la vallée. Et là tout va très vite. Chaque seconde qui passe et c’est une nouvelle portion qui brille de mille feu. Parfois il y a trois à quatre vallons qui s’allument d’un seul coup. La lumière est dorée, et elle nous fait découvrir que la géologie du coin est décidément compliquée : les vallons qui nous semblaient uniformes jusqu’ici se révèlent être composés de strates de couleur subtilement différentes. L’ombre a vite fait de nous dépasser, ce qui signifie qu’il va falloir penser à remonter. Nous y pensons donc, puis nous remontons. Nous retournons à l’hôtel pour compléter le petit déjeuner et pour faire une petite sieste pour certains. Sur le chemin, on croise un coyote, vraisemblablement à la recherche d’un road-runner.

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On décolle pour Yosemite sur les coups de 10h. La route passe par une autre vallée avant de s’enfuir de la zone chaude entourant la vallée de la mort. On passe à côté du mont Whitney, le point culminant de la sierra nevada (4421m), qui est couvert de neige. Quand on pense que nous étions à -85m il y a encore quelques heures… Et puis là, sur la 136 à hauteur de Lone Pine, l’impensable de produit. Nous sommes arrêtés par une voiture de police. En fait rien de grave. Une publicité pour le viagra est en train de d’être tournée et la route est coupée encore une vingtaine de minutes. Cela nous fait bien rire, bien que cette perte de temps tombe mal (la route est encore longue jusque Yosemite, d’autant plus que nous comptons faire un détour de 2h par Bodie). La suite de la route se passe bien, et nous nous arrêtons manger à l’abord d’une station service qui ne paye pas de mine, mais qui, aux dires d’Élodie, a des toilettes irréprochables. Nous passons Mono lake et nous retrouvons rapidement sur la poste qui conduit à Bodie. Il y a beaucoup de vent (comme à peu près partout depuis le début du voyage d’ailleurs).[singlepic id=295 w=200 float=right] La nouveauté est que nous devons débourser $7 par personne à un vrai guichet et que la « ville » ferme à 18h. Peut-être dois-je commencer par expliquer ce qu’est Bodie. C’est bien simple, c’est une des villes fantômes les mieux conservées des USA. Elle a poussé en quelques jours dès la découverte d’or dans le coin et a sérieusement déclinée dès que la mine n’a plus produit assez. La guerre en a terminé avec elle en enrôlant la majorité de ses habitants. Quand on arrive à Bodie, on est tout d’abord un peu déçu. On s’attend à voir la ville fantôme typique des films et ça ressemble à tout sauf à ça. Au final, c’est peut-être même mieux que la représentation que nous impose Hollywood : les bâtiments d’exploitation de la mine sont toujours là, il y a encore beaucoup de maison et de bâtiments administratifs, le tout étalé sur plusieurs rues. Il y a énormément de monde et il est difficile d’être seul pour profiter de l’endroit. Les habitations sont en bois et on a le droit de rentrer dans quelques unes. On s’arrête au total une heure avant de rependre la route à 10 minutes de la fermeture.

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De retour sur la route de Yosemite, nous empruntons le col Tioga, celui-là même qui a finalement été ouvert au début du mois et qui était encore recouvert d’une trentaine de centimètres de neige. Au plus haut, la température descend vraisemblablement en-dessous de 10°C (il faut dire qu’on est à 3000m et que le Soleil est bas sur l’horizon). À l’entrée du parc, on se fait chambrer suite à la victoire du Mexique en coupe du monde, mais rien de méchant. Sur le bord de la route on voit encore de nombreuses plaques de neige, mais beaucoup moins que les dernières photos que j’avais pu voir lorsque je surveillais les travaux de dégagement de la route pour l’ouverture. On s’arrête à Olmsted point, un point de vue assez dégagé qui permet d’entre-apercevoir le half dome.[singlepic id=297 w=200 float=right] Le parking donne sur d’immenses dalles de granite légèrement en pente et au milieu desquels on trouve un arbre qui a décidé (et réussi) de pousser là. Il me semble avoir une photo de lui chez moi où il ne mesurait qu’une poignée de dizaines de centimètres. Là il est plus grand que moi. La suite de la route est absolument interminable. En plus c’est précisément sur ce trajet que google maps a décidé de se planter dans ses estimations de temps de trajet. Du coup on trouve le temps long. Il fait maintenant nuit et nous sortons à peine du parc. Nous sommes tous fatigués (rappelez-vous que nous n’avons pas spécialement beaucoup dormis cette nuit) et on galère un peu à trouver l’hôtel, alors qu’il suffit de suivre la route. Finalement on arrive à 22h.

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